Les deux géants européens que sont Siemens et Schneider Electric se disputent la première place sur un marché des renouvelables en pleine fusion : celui où l’énergie solaire, l’éolien et les réseaux intelligents se mêlent à l’IA pour répondre à la demande mondiale. Derrière les communiqués triomphants, les ingénieurs constatent des écarts notables : architecture logicielle, performance des onduleurs, cybersécurité, empreinte carbone et coût total de possession éclatent au grand jour. Face à la pression réglementaire et à la concurrence d’acteurs comme ABB, General Electric ou Eaton, la comparaison 2025 tourne à une véritable course d’endurance. 🌍⚡️
Panorama 2025 : un marché renouvelable sous haute tension entre Siemens et Schneider Electric
Dans la décennie écoulée, la part d’électricité renouvelable mondiale est passée de 28 % à plus de 38 %. Derrière cette progression, Siemens et Schneider Electric déploient deux visions distinctes. L’Allemand mise sur l’hyper-intégration via MindSphere et des turbines haute performance, quand le Français privilégie l’interopérabilité ouverte et l’efficacité énergétique à chaque maillon de la chaîne. Le marché, quant à lui, se fragmente : microgrids, fermes solaires XXL, autoproduction résidentielle… Les chiffres 2025 du cabinet Navigant soulignent que 61 GW de nouvelles capacités intégreront un pilotage numérique avancé.
- 📊 38 % de croissance attendue sur les microgrids hybrides d’ici 2028
- 🌡️ Plus de 75 % des appels d’offres intègrent une contrainte ESG explicite
- 🔒 Cybersécurité : 1 projet sur 3 impose aujourd’hui une certification IEC 62443
Siemens avance l’argument de la robustesse industrielle : ses convertisseurs SINAMICS couplés aux algorithmes de prévision météo assurent, selon le constructeur, un facteur de disponibilité de 99,87 %. Schneider Electric riposte avec EcoStruxure Power & Process et évoque un gain énergétique moyen de 18 % chez ses clients industriels. L’ombre d’acteurs périphériques plane : Legrand renforce son offre résidentielle, Mitsubishi Electric accélère en stockage, tandis que Honeywell et Bosch se positionnent sur la gestion de bâtiments décarbonés.
Indicateur 🔍 | Siemens | Schneider Electric | Compétiteurs clés |
---|---|---|---|
CA renouvelable 2024 💶 | 48 Md€ | 37 Md€ | ABB : 28 Md€, GE : 24 Md€ |
Capacité solaire installée | 32 GW | 29 GW | Eaton : 7 GW |
Brevets IA & grid 🧠 | 1 950 | 1 620 | Bosch : 980 |
La rivalité ne se joue pas qu’en chiffres : la guerre des talents, le temps de mise sur le marché et l’aptitude à saisir la demande des pays émergents déterminent l’avenir. Tout porte à croire que le classement actuel n’est qu’un cliché instantané d’une bataille bien plus longue.
Photovoltaïque : quand l’onduleur devient le cerveau de la centrale
Le solaire reste le terrain d’affrontement préféré. Siemens Gamesa capitalise sur des onduleurs centraux 1 500 V, refroidis par liquide, capables de fonctionner 15 % plus longtemps dans les climats désertiques. Schneider Electric répond avec sa gamme Conext SmartGen modulable, prête pour la norme UL1741SB et compatible grid-forming. Les ingénieurs de la start-up fictive GreenPulse ont comparé les deux solutions sur un site pilote de 50 MW au Maroc. Résultat ? Un rendement DC/AC de 98,8 % pour Siemens, 98,1 % pour Schneider, mais un temps de maintenance divisé par deux chez le Français grâce à la télémétrie embarquée.
Innovations marquantes : refroidissement, puissance, IA embarquée
Les critères de choix dépassent la simple efficacité instantanée. D’après la revue PVTech (janvier 2025), la valeur se niche dans l’auto-diagnostic et la connectivité :
- 🤖 Auto-reconfiguration en cas de string défaillante
- 🌐 Connexion OPC UA native au SCADA de site
- ⚙️ Modules de puissance « hot-plug » réduisant le MTTR de 40 %
Schneider Electric mise sur un firmware open-source partiel, ouvrant la porte aux indépendants. Siemens conserve une logique propriétaire, plus robuste mais monolithique, selon ses détracteurs. Le consortium africain DesertLight a fait son choix : 400 MW de contexte désertique, 65 % Schneider / 35 % Siemens, histoire de répartir le risque. L’analyse de coût actualisé (LCOE) confirme : 24 €/MWh avec Siemens, 23 €/MWh avec Schneider après prise en compte de la maintenance prédictive.
La chaîne de valeur solaire fait aussi intervenir des fournisseurs tiers : NBG & CRH s’illustrent par leurs structures acier bas-carbone, tandis que des distributeurs comme Ikea ou Leroy Merlin (voir l’étude complète) démocratisent l’autoconsommation. Siemens et Schneider l’ont bien compris : ils proposent déjà des « kits premium » clefs en main pour ces enseignes.
Le photovoltaïque évolue, dopé par des cellules tandem perovskite/silicium. Siemens finance une ligne pilote 200 MW à Dresde. Schneider préfère investir dans l’optimisation BIPV et noue un partenariat avec Saint-Gobain pour des façades actives. Les paris technologiques divergent, mais tous deux veulent une place au soleil.
Éolien terrestre et offshore : la quête de la tour la plus haute
Dans l’éolien, la filiale Siemens Gamesa domine l’offshore avec son SG 14-236 DD : 14 MW nominaux, 236 m de diamètre ! Schneider Electric, absent de la fabrication de turbines, se concentre sur l’architecture électrique, la distribution moyenne tension et la supervision. Cette complémentarité tourne toutefois à la concurrence lorsqu’il s’agit d’offres « clé en main » pour les parcs de plus de 100 MW.
- 🌪️ Siemens : expertise sur la mécanique, les nacelles, la maintenance lourde
- 🔌 Schneider Electric : tableaux MT PremSet, digitalisation des sous-stations, microgrids îliés
- 🌐 Partenariats notables : GE Renewable Energy, ABB et Mitsubishi Electric interviennent en co-entreprises locales
La bataille se joue en mer du Nord : le projet fictif « BlueHarbor » (2030) aligne 120 turbines Siemens. Schneider décroche, lui, le contrat de poste électrique offshore HVDC, basé sur sa technologie PIX 18. Le coût global d’installation indique une surprime de 6 % pour Siemens, absorbée par une meilleure production nette grâce au rotor XXL.
Levier d’optimisation 🚀 | Gain Siemens | Gain Schneider |
---|---|---|
Hauteur de mât | +11 % d’énergie annuelle 🌬️ | N/A |
Réduction pertes électriques | -1,8 % | -3,2 % |
Temps d’accès en mer 🛥️ | 6 h | 4 h grâce au monitoring à distance |
Les discussions techniques s’enrichissent avec le retour d’expérience des opérateurs : Ørsted plébiscite la turbine SG14 pour sa courbe de charge améliorée, tandis que Vattenfall déploie le SCADA EcoStruxure pour optimiser le dispatching. À terre, les fermes hyper-haute altitude au Chili illustrent aussi cette rivalité : 180 MW Siemens, contre 120 MW Schneider (équipements électriques) et 40 MW ABB.
Stockage, microgrids et flexibilité : la bataille des batteries et du numérique
Derrière toute production renouvelable, la question du stockage reste cruciale. Siemens et Schneider abordent le sujet par des angles opposés. Siemens propose SIESTORAGE X, utilisant des cellules LFP de dernière génération et un EMS intégré à MindSphere. Schneider Electric réplique avec EcoStruxure Microgrid Advisor, couplé à des batteries partenaires (Saft, BYD). À l’échelle d’un campus universitaire californien de 40 MWh, un audit indépendant montre :
- 🔋 Siemens réduit la dégradation cellulaire de 2 % par an grâce à un algorithme de température prédictive.
- ⚡ Schneider obtient un temps de commutation îloté/réseau inférieur à 100 ms, indispensable pour les laboratoires sensibles.
La montée en puissance de l’hydrogène vert rebat les cartes : Siemens Energy signe un projet de 200 MW d’électrolyse en Arabie Saoudite. Schneider investit dans un hub microgrid/hydrogène en Occitanie, visant 12 000 t H₂/an. L’avenir semble dépendre de la capacité à orchestrer batteries, hydrogène, EV chargers et réseaux locaux.
Comparateur interactif : Siemens vs Schneider Electric
Critère | Siemens | Schneider Electric |
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