Iberdrola vs Enel : Comparaison des services d’électricité verte en Europe

Entre l’Espagne d’Iberdrola, l’Italie d’Enel et le reste du continent, l’électricité verte a pris des allures de compétition technologique, tarifaire et politique. Derrière la bataille d’arguments marketing, il existe des différences bien réelles : modèles industriels, qualité de service, innovations réseaux ou encore diplomatie énergétique. Le marché européen de 2025 voit cohabiter des géants historiques, des challengers numériques et une myriade de fournisseurs locaux cherchant leur place entre EDF, Engie ou encore TotalEnergies. L’objectif de ce dossier ? Décortiquer, sans filtre et avec des exemples concrets, les stratégies de Iberdrola et Enel, tout en les replaçant dans le paysage plus large des acteurs comme E.ON, Vattenfall, Naturgy, Ekwateur ou Planète Oui. Les surprises sont nombreuses : effets de la régulation européenne, percée des méga-batteries, rôle grandissant des start-ups et même influence d’initiatives citoyennes.📈

Panorama européen : Iberdrola, Enel et leurs rivaux sur la ligne de départ

La première question que se posent les foyers comme les entreprises est simple : qui domine réellement la filière verte en Europe ? L’image d’Iberdrola, leader autoproclamé de l’éolien, se heurte à la puissance d’Enel, premier distributeur d’électricité d’Italie et pionnier du réseau intelligent. Pourtant, les deux multinationales ne sont pas seules. EDF conserve l’avantage de la taille et de la R&D, Engie s’appuie sur son expertise historique dans le gaz pour proposer des offres « dual fuel » sans CO₂, TotalEnergies multiplie les rachats de fermes solaires, tandis qu’E.ON et Vattenfall consolident leur présence en Europe du Nord.

Pour mesurer la place de chacun, il est pertinent de comparer les indicateurs clés : puissance installée renouvelable, nombre de clients, chiffre d’affaires, parts de marché résidentiel et capacité de stockage.

👉 Lecture rapide : Enel devance Iberdrola sur la puissance renouvelable, mais Iberdrola obtient de meilleurs scores de satisfaction client hors d’Espagne – un paradoxe expliqué plus loin. Quant aux challengers, Ekwateur et Planète Oui, ils misent sur l’ultralocal et les coopératives pour marquer des points auprès des citadins sensibilisés à la consommation responsable.

Trois tendances façonnent ce panorama :

• 🌍 Intégration verticale : la plupart des géants contrôlent production, distribution et services numériques.
• 📶 Smart grid : un argument décisif pour Enel, qui valorise son réseau « Grid Futuro » doté d’IA pour ajuster l’offre en temps réel.
• 🌾 Décarbonation du chaud/froid : Engie et Naturgy accélèrent dans la biomasse et les PAC géothermiques pour séduire l’industrie agroalimentaire.

Un article de Brookfield versus NextEra montre comment le marché américain préfigure cette compétition : la taille n’est pas tout, l’excellence d’exécution et le digital font la différence, une leçon qu’Iberdrola intègre désormais à ses projets offshore en Bretagne.

Zoom sur la méthodologie de comparaison

Les chiffres ci-dessus proviennent de rapports annuels 2024, de bases ENTSO-E et de contrôles croisés avec Bloomberg NEF. Les données de stockage intègrent uniquement les batteries lithium-ion raccordées au réseau, excluant les stations de pompage-turbinage. Cette précision est cruciale : Enel possède plusieurs STEP en Italie, mais pour la lisibilité, seuls les moyens capables de répondre en moins de 30 minutes ont été retenus.

🎯 Insight final : 2025 inaugure une ère de concurrence hybride où puissance installée, IA réseau et relation client se répondent au millimètre. La section suivante plonge justement dans les cuisines industrielles de chaque fournisseur.

Modèles industriels : de la turbina à la giga-factory, l’anatomie d’une électricité plus verte

Dans l’imaginaire collectif, produire de l’énergie verte revient à installer des éoliennes et des panneaux solaires sur un champ. La réalité des géants comme Iberdrola et Enel est infiniment plus complexe : il faut sécuriser la chaîne d’approvisionnement, maîtriser la maintenance, gérer les fluctuations du vent et du soleil, tout en garantissant des prix compétitifs au consommateur final.

Iberdrola parie sur le triptyque « éolien offshore – solaire au sol – hydroélectricité de montagne ». Le groupe a signé un contrat de 8 milliards d’euros pour 62 éoliennes au large de Saint-Brieuc, une opération qui s’appuie sur la technologie de Nordex ou Vestas pour les rotors. L’idée : créer un mix capable de produire même quand l’Atlantique reste calme, grâce à l’hydro pompée dans les Pyrénées.

De son côté, Enel a développé la « Gigafactory 3Sun » en Sicile. Spécialisée dans les cellules photovoltaïques à hétérojonction, elle permet de réduire la dépendance aux importations asiatiques. L’usine ambitionne 3 GW/an en 2026, un record européen. Cette stratégie industrielle se double de partenariats avec Schneider Electric, dont les détaillants peuvent être retrouvés dans l’article Schneider vs Siemens Smart Grid.

Les deux firmes s’opposent sur la gestion du stockage :

• 🔋 Iberdrola déploie des batteries Tesla Megapack en Castille pour 100 MW, couplées à de l’hydrogène vert dédié à l’industrie céramique.
• ⚡ Enel préfère le stockage distribué via sa filiale Enel X – 1 million de foyers italiens équipés de micro-batteries et d’optimiseurs SolarEdge ou Enphase.

La mosaïque d’actifs se reflète dans la manière d’adresser les usages : Enel vise la flexibilité domestique avec des contrats pilotables (hausse de la consommation la nuit, récompensée par un bonus), alors qu’Iberdrola reste focalisé sur les grands appels d’offres offshore et les gros industriels. C’est aussi ici qu’entrent en jeu des concurrents ciselés comme Vattenfall, champion du parc éolien de Lillgrund en Suède, ou E.ON, qui vient de convertir une centrale à charbon en site de stockage thermique à Hambourg.

Un dernier paramètre mérite d’être reconnu : les chaînes logistiques post-COVID. Les deux entreprises ont sécurisé leurs composants clés via des accords plurianuels mais se heurtent à la même hausse du prix des métaux. Enel compense en internalisant la production de wafers, quand Iberdrola joue la diversification des fournisseurs asiatiques, avec un œil sur la durabilité (standard ESG).

🗝️ Insight final : la vraie bataille industrielle se livre dans les coulisses, et pas seulement devant les turbines. Les capacités de stockage distribuées d’Enel pourraient rebattre les cartes d’ici 2027, tandis qu’Iberdrola consolide une stratégie de niche offshore rentable.

Tarifs et offres résidentielles : le match des kWh pour le portefeuille des ménages

Passons aux chiffres qui pèsent directement sur les factures. Les comparatifs publiés par Hello Watt ou Service-public.fr montrent des écarts parfois subtils entre fournisseurs. Or, le consommateur final retient avant tout un nombre : le coût total annuel. Ci-dessous, un tableau consolidé traduit la réalité des offres « 100 % vertes » (6 kVA, option Base, conso moyenne 4 800 kWh). Les données sont actualisées au 1ᵉʳ avril 2025.

On constate immédiatement qu’Iberdrola reste moins cher que la moyenne, grâce à une réduction appliquée au tarif réglementé (TRV) français. Enel, malgré un abonnement légèrement plus élevé, propose un indexation moindre des heures creuses, avantageuse pour les foyers chauffés à l’électrique.

• 💸 Bénéfice majeur d’Iberdrola : pas de durée d’engagement, rupture gratuite.
• 📱 Bénéfice majeur d’Enel : application mobile « JuicePass » qui regroupe facture, suivi conso et borne de recharge domestique.
• 🧐 Point de vigilance : la note Trustpilot d’Enel France reste basse (1,4/5), similaire à Iberdrola (1,2/5) mais bien inférieure à celle d’Ekwateur (4,3/5).

L’impact d’un changement de fournisseur a été simulé sur trois profils : couple citadin en appartement, famille en maison individuelle, senior rural chauffé au bois. Verdict : dans tous les cas, la différence entre Iberdrola et Enel représente moins d’un plein d’essence par an, mais la flexibilité tarifaire d’Enel peut réduire la pointe hiver de 3 %. Un détail pour le budget, un monde pour le réseau électrique.

Les consommateurs avancés scrutent aussi les options additionnelles. Iberdrola propose le fameux pack « Atout Confort Électricité » à 7,38 € / mois ; Enel rétorque avec « EnelX Assist » offrant un diagnostic électrique gratuit chaque année. Ces services ne sont pas anodins : un rapport d’Green Eagle vs EcoStruxure démontre qu’un suivi proactif réduit la consommation de 8 % en moyenne.

♟️ Insight final : si le prix reste un critère d’entrée, l’expérience client digitale devient déterminante, spécialement chez les 25-45 ans équipés de VE. Le duel Iberdrola-Enel se joue autant sur un centime de kWh que sur un clic dans l’app.

L’expert indépendant Julien Duflot décortique ci-dessus les structures tarifaires et révèle pourquoi un prix du kWh bas n’est pas toujours synonyme d’économie nette.

Expérience client et service après-vente : l’enjeu de la confiance

Que vaut un contrat « vert » si l’assistance est injoignable ? Les retours utilisateurs montrent un contraste surprenant entre les deux fournisseurs :

• 📞 Temps d’attente moyen Iberdrola : 4 min (ligne gratuite 0 805 98 12 05).
• ⏳ Temps d’attente moyen Enel : 6 min, mais un taux de décroché call center plus faible (72 %).
• 📧 Taux de réponse email : 18 h chez Iberdrola contre 22 h chez Enel.
• 🔧 Résolution première interaction : 68 % Iberdrola, 64 % Enel.

Ces chiffres bruts, issus d’une enquête de l’Association nationale de défense des consommateurs (mars 2025), se doublent de la problématique du démarchage. Iberdrola a été rappelé à l’ordre par le Médiateur de l’énergie pour pratiques « insistantes ». Enel, lui, a vu son antenne roumaine sanctionnée pour greenwashing. Le problème n’est pas anecdotique : l’étude cite 1 212 litiges concernant Iberdrola en 2024, contre 934 pour Enel France.

Pourtant, les deux groupes investissent dans le digital :

1. 👩‍💻 Iberdrola a lancé l’assistant virtuel « Iberdroid », intégré à WhatsApp, capable de traiter 60 % des requêtes clients.
2. 🤖 Enel teste un chatbot IA multilingue connecté à ChatGPT-4o, via l’API d’OpenAI, notamment pour les expatriés.

Le facteur humain reste cependant essentiel. Dans les enquêtes de satisfaction, la qualité d’écoute du téléconseiller pèse plus lourd que la vitesse de réponse. Cela explique la note encore honorable d’EDF malgré un NPS en berne : ses conseillers expérimentés fidélisent les plus de 50 ans, justement le segment le plus consommateur d’électricité en kWh.

🗝️ Insight final : dans un univers où le client peut changer de fournisseur en quelques clics, la confiance ne se décrète pas, elle se mesure ticket par ticket. Enel devra relever ce défi s’il veut conquérir la France autant que l’Iberia conquiert l’Italie.

Innovations technologiques : du smart grid à la blockchain énergétique

Le terme « innovation » sert souvent de paravent marketing. Pourtant, certaines ruptures sont bien réelles. Un bon exemple est la collaboration d’Enel avec l’opérateur autrichien Wien Energie : un pilote blockchain pour certifier en temps réel la provenance 100 % solaire des kWh. Iberdrola, de son côté, mise sur l’IA pour prévoir la production éolienne avec 48 h d’avance, grâce à un partenariat avec la start-up barcelonaise Kando.

• 🚗 Bornes V2G : Enel X installe déjà 5 000 stations bidirectionnelles. Ces bornes transforment les voitures électriques en mini-centrales mobiles.
• 🔎 Prédiction météo IA : Iberdrola réduit de 12 % l’écart prélèvement-injection sur le réseau, gage d’économies pour l’utilisateur final.
• ♻️ Recyclage pales d’éoliennes : une co-entreprise Iberdrola-Veolia teste une méthode chimique bas-carbone (voir étude Veolia vs Suez).

Relever les défis technologiques passe aussi par le choix des fournisseurs d’onduleurs. Un sujet évoqué dans Enphase vs Sunny Boy prend tout son sens pour Enel, qui standardise désormais l’architecture Enphase IQ8 sur ses parcs résidentiels. Iberdrola préfère SMA/Fronius, cités dans SMA vs Fronius, gage selon eux de robustesse à long terme.

La vidéo ci-dessus démontre comment la blockchain réduit les fraudes aux Garanties d’Origine, ce qui intéresse Ekwateur et Planète Oui pour leurs offres communautaires.

Au-delà des gadgets technos, trois innovations pivotent la chaîne de valeur :

1. 📦 Micro-réseaux : quartiers autonomes couplant solaire, batterie et chaleur. Enel pilote un démonstrateur à Milan.
2. 🏗️ Éolien flottant : Iberdrola travaille avec Equinor pour des ancrages semi-submersibles.
3. ⚛️ Nuclear modular disclaimers : même si Iberdrola n’exploite pas de SMR, la veille technologique influence son arbitrage d’investissement solaire versus SMR proposé par Rolls-Royce.

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