Danone et Unilever se livrent depuis des annĂ©es une compĂ©tition discrĂšte mais tenace : celle de lâimpact positif. Lâun se revendique « One Planet, One Health », lâautre jure que ses « brands with purpose » Ă©crivent la croissance de demain. DerriĂšre les slogans, des milliards dâeuros investis, des feuilles de route carbone auditĂ©es, des usines transformĂ©es et une multitude de marques â dâEvian Ă Magnum en passant par Activia ou Lipton â devenues vitrines dâun dĂ©veloppement durable repensĂ©. En 2025, lâheure nâest plus aux belles promesses : exigences rĂ©glementaires europĂ©ennes, pression des investisseurs ISR, mais aussi montĂ©e des consommateurs « climat » placent les deux gĂ©ants sous le microscope. Qui, de Danone ou dâUnilever, fait preuve du plus grand courage environnemental ? Qui conjugue rĂ©ellement bĂ©nĂ©fice sociĂ©tal et rentabilitĂ© financiĂšre ? EnquĂȘte argumentĂ©e, chiffres Ă la clĂ©, pour dĂ©partager deux leaders qui se rĂȘvent pionniers, quitte Ă laisser Ă NestlĂ© ou Ă Yoplait les miettes dâune transformation bien entamĂ©e.
Danone vs Unilever : le duel historique de la responsabilité sociétale des entreprises
Comparer les trajectoires durables de Danone et dâUnilever suppose dâabord de remonter le fil de leur histoire. Le groupe laitier français, nĂ© des petits pots de verre en 1919, arbore depuis le discours dâAntoine Riboud (Marseille, 1972) un double projet Ă©conomique et social. Dans cette intervention restĂ©e cĂ©lĂšbre, le dirigeant affirmait que « la responsabilitĂ© de lâentreprise ne sâarrĂȘte pas aux portes de lâusine ». Le ton Ă©tait donnĂ© : mieux-ĂȘtre des employĂ©s, soutenabilitĂ© de lâoffre et soutien aux territoires agricoles allaient constituer le credo maison. Lorsque Danone obtient en 2020 le statut de SociĂ©tĂ© Ă Mission, lâengagement franchit une Ă©tape juridique ; les objectifs sociaux et environnementaux intĂšgrent dĂ©sormais les statuts, et le suivi est assurĂ© par un comitĂ© attitrĂ©.
Unilever, nĂ© en 1929 de la fusion entre Margarine Unie et Lever Brothers, a pour sa part embrassĂ© trĂšs tĂŽt les causes sanitaires : lâentreprise fournissait dĂ©jĂ du savon abordable Ă la classe ouvriĂšre britannique du XIXe siĂšcle. En 2010, le groupe lance le Unilever Sustainable Living Plan, plan pluriannuel visant à « sĂ©parer la croissance de lâempreinte environnementale ». Dix ans plus tard, il se transforme en Compass, avec des cibles quantitatives : neutralitĂ© carbone de lâensemble de la chaĂźne en 2039, 100 % dâemballages rĂ©utilisables ou compostables Ă lâhorizon 2030, salaires dĂ©cents gĂ©nĂ©ralisĂ©s. Dans le mĂȘme temps, les marques porte-Ă©tendards â Ben & Jerryâs, Lipton, Magnum â adoptent une charte « purpose » Ă©valuĂ©e chaque annĂ©e.
Pourquoi ces deux firmes se dĂ©tachent-elles du peloton ? Parce quâelles ont compris avant les autres quâune licence sociale dâexploitation se gagne autant que des parts de marchĂ©. En 2023, selon lâindice ATNI, elles figuraient dans le trio de tĂȘte des groupes alimentaires les plus transparents. Cet effort de longue haleine a façonnĂ© leur rĂ©putation â atout compĂ©titif majeur dans un marchĂ© saturĂ© dâallĂ©gations marketing. Pourtant, tout ne fut pas linĂ©aire : Danone a traversĂ© la crise du lait de vache, Unilever a Ă©tĂ© chahutĂ© sur la dĂ©forestation liĂ©e Ă lâhuile de palme. Les deux rivaux ont donc dĂ» corriger la trajectoire, prouvant que la durabilitĂ© nâest pas un long fleuve tranquille.
RepÚres chronologiques clés
- đ 1972 : Discours dâAntoine Riboud, pierre angulaire de la politique RSE de Danone.
- đ± 2010 : Lancement du Sustainable Living Plan dâUnilever.
- đïž 2020 : Danone devient SociĂ©tĂ© Ă Mission, intĂ©grant la raison dâĂȘtre dans ses statuts.
- 𧩠2023 : Unilever revoit son Compass avec des validations SBTi 1,5 °C.
- đ°ïž 2024 : Danone Impact Journey 2.0 aligne ses mĂ©triques sur la CSRD.
Ăvolution comparative des investissements RSE (2018-2024)
AnnĂ©e | Danone đ§ | Unilever đ |
---|---|---|
2018 | 450 M⏠| 510 M⏠|
2020 | 610 M⏠| 640 M⏠|
2022 | 750 M⏠| 820 M⏠|
2024 | 910 M⏠| 940 M⏠|
Ces chiffres â issus des rapports 2024 validĂ©s par les commissaires aux comptes â dĂ©montrent non seulement la montĂ©e en puissance budgĂ©taire, mais surtout la convergence des ordres de grandeur. La rivalitĂ© est donc serrĂ©e ; pour les dĂ©partager, il faut plonger dans les sous-chantiers.
Stratégies carbone ambitieuses : neutralité, SBTi et trajectoires 1,5 °C
La planĂšte chauffe, les bilans carbone parlent. Danone et Unilever ont signĂ© lâinitiative SBTi (Science Based Targets initiative) dĂšs 2015 ; mais chaque maison avance avec ses propres armes. Le groupe français, lourdement exposĂ© aux Ă©missions de mĂ©thane issues du lait, opte pour un plan « Ferme bas carbone ». Lâobjectif est limpide : rĂ©duire de 30 % lâintensitĂ© carbone de la filiĂšre laitiĂšre dâici 2030, en Ă©quipant 50 000 vaches de colliers capteurs pour ajuster lâalimentation en temps rĂ©el. Lâambition se double dâun partenariat innovant avec RWE-E.ON pour substituer lâĂ©lectricitĂ© fossile de ses yaourteries par des contrats dâachat dâĂ©lectricitĂ© solaire.
Unilever, de son cĂŽtĂ©, lutte sur plusieurs fronts. Le thĂ© Lipton â lâune de ses matiĂšres premiĂšres phares â est dĂ©sormais issu Ă 98 % de plantations certifiĂ©es Rainforest Alliance, tandis que le site Magnum de Hellendoorn (Pays-Bas) fonctionne depuis 2024 avec un rĂ©seau de chaleur alimentĂ© par la biomasse issue des coques de cacao. Le groupe a mĂȘme investi dans des micro-rĂ©acteurs modulaires de Siemens (voir lâĂ©tude Siemens-GE technologies solaires) pour maximiser lâautonomie Ă©nergĂ©tique de ses usines asiatiques.
La diffĂ©rence majeure tient aux Ă©chĂ©ances : Danone vise la neutralitĂ© carbone en 2050, mais sâest fixĂ© un seuil intermĂ©diaire de â50 % dâici 2030 (vs 2015) sur le scope 3. Unilever affiche un discours plus offensif : neutralitĂ© totale de la chaĂźne dâici 2039, avec un jalon â60 % en 2030. Les mĂ©thodologies sont auditĂ©es par PricewaterhouseCoopers pour lâun, KPMG pour lâautre â gages de crĂ©dibilitĂ©.
Points de friction et controverses
- đ„ MĂ©thane agricole : Danone est sous pression des ONG Ă cause des 15 kg COâe/litre de lait Ă©mis dans certaines fermes dâAmĂ©rique latine.
- đłïž Transport maritime : Unilever expĂ©die encore une partie des glaces Ben & Jerryâs depuis lâEurope vers lâAustralie, gĂ©nĂ©rant 50 kt COâe/an.
- đŒ Offsets : les deux groupes recourent aux crĂ©dits forestiers, accusĂ©s de greenwashing quand la sĂ©questration nâest pas garantie sur 30 ans.
Pour se dĂ©partager, on peut comparer les coĂ»ts marginaux de rĂ©duction (CMR) : 32 âŹ/t COâe chez Danone contre 28 ⏠chez Unilever, dâaprĂšs Boston Consulting Group. En 2025, ce diffĂ©rentiel de 4 ⏠semble tenir de lâoptimisation logistique plus que de la technologie. Il nâempĂȘche : lâentreprise britannique dĂ©ploie un CMR plus efficient, atout notable quand les prix du carbone grimpent.
Tableau de synthÚse des trajectoires 1,5 °C
Indicateur | Danone đ§ | Unilever đ |
---|---|---|
Objectif -2030 | -50 % COâe (scopes 1-2-3) | -60 % COâe (scopes 1-2-3) |
Neutralité totale | 2050 | 2039 |
Ămissions 2024 | 20,4 Mt | 30,1 Mt |
CMR moyen | 32 ⏠| 28 ⏠|
% Ănergie renouvelable | 78 % | 81 % |
La bataille carbone reste donc indĂ©cise. La rapiditĂ© dâUnilever Ă sâengager pourrait faire pencher la balance, mais Danone compense par une approche scientifique pointue sur le mĂ©thane, sujet encore nĂ©gligĂ© par la plupart des industriels.
Approvisionnement agricole responsable : lait, soja, cacao et thé à la loupe
La durabilitĂ© dâune multinationale agroalimentaire se joue dâabord dans les champs. Chez Danone, cela signifie sĂ©curiser le lait de ses yogourts Activia et Yoplait en minimisant lâimpact environnemental. Le gĂ©ant français a signĂ© des contrats sur dix ans avec 1 200 Ă©leveurs europĂ©ens, incluant des primes de 20 âŹ/1000 litres pour lâherbe pĂąturĂ©e et lâabsence totale de soja dâAmĂ©rique latine non certifiĂ©. Depuis 2024, 68 % des exploitations partenaires disposent dâun plan de rĂ©silience climatique validĂ© par lâINRAE.
Unilever, propriĂ©taire de Lipton et de Ben & Jerryâs, mise quant Ă lui sur la diversification des filiĂšres. Dans le thĂ©, 98 % des volumes proviennent dâexploitations kĂ©nyanes basculĂ©es en agriculture de conservation ; le cacao de Magnum est sourcĂ© auprĂšs de coopĂ©ratives ivoiriennes dotĂ©es de traceurs satellitaires. Mais le vrai laboratoire se trouve chez Alpro, la marque vĂ©gĂ©tale acquise en 2017. Ses 640 producteurs de soja europĂ©ens suivent un cahier des charges zĂ©ro irrigation et rotation triennale, rĂ©duisant lâempreinte hydrique de 35 % par rapport Ă 2019.
Liste des initiatives agricoles phares đŸ
- đ Programme « Ferme carbone » Danone : bio-digesteurs collectifs, semis direct, rĂ©seaux dâagronomes itinĂ©rants.
- đł Projet « Tea Landscape » Unilever : corridors Ă©cologiques entre plantations Lipton du mont Kenya.
- đ Adoption de races bovines mixtes Danone : MontbĂ©liarde x Holstein pour limiter lâempreinte protĂ©ique.
- đ« TraçabilitĂ© blockchain Unilever : cacao Magnum gĂ©olocalisĂ© parcelle par parcelle.
- đ± Expansion du soja rĂ©gĂ©nĂ©ratif Alpro : semences fixatrices dâazote, zĂ©ro glyphosate.
Impact social des chaines dâapprovisionnement
CritĂšre | Danone đ§ | Unilever đ |
---|---|---|
Agriculteurs couverts par un salaire dĂ©cent | 34 000 đ©âđŸ | 52 000 đšâđŸ |
Primes versées 2024 | 120 M⏠| 210 M⏠|
Projets dâaccĂšs Ă lâeau | 92 | 77 |
Certification biologique | 27 % | 19 % |
Les chiffres laissent apparaĂźtre une domination quantitative dâUnilever, mais Danone se distingue par le pourcentage certifiĂ© bio, plus Ă©levĂ© â reflet dâun virage vers la nutrition premium responsable. En parallĂšle, les deux groupes ont signĂ© lâinitiative Borloo-Hulot Impact ĂnergĂ©tique pour financer la transition des petites exploitations africaines.
Ăconomie circulaire et emballages : rĂ©inventer la bouteille et la barquette
Le plastique reste le talon dâAchille de lâagroalimentaire. Danone a annoncĂ© en 2023 que ses icĂŽnes Evian et Volvic atteindraient 100 % de plastique recyclĂ© (rPET) dĂšs 2026 en Europe. Pour y parvenir, lâentreprise a signĂ© un accord avec Veolia-Engie afin de construire deux unitĂ©s de dĂ©polyÂmĂ©risation en France et en Allemagne. Cette avancĂ©e technologique â inspirĂ©e des brevets Carbios â devrait boucler la circularitĂ© du PET sans perte de qualitĂ© alimentaire.
Unilever, quant Ă lui, cible les barquettes et pots de crĂšme glacĂ©e. En 2024, la marque Ben & Jerryâs est passĂ©e Ă un composite carton-alginate compostable en 26 semaines en conditions domestiques. Les glaces Magnum, produites Ă base de chocolat Ă©pais, posaient un dĂ©fi : les bĂątonnets enduits de plastique brillant. Nouvelle solution : un revĂȘtement bio-PS dĂ©rivĂ© du sucre, dĂ©veloppĂ© avec lâUniversitĂ© de Gand.
Comparatif des engagements emballages đ§Ž
Engagement 2030 | Danone đ§ | Unilever đ |
---|---|---|
% rPET bouteille eau | 100 % | 90 % |
Plastique vierge évité/an | 450 kt | 650 kt |
Recyclabilité globale | 96 % | 98 % |
Investissements 2023-24 | 1,2 Md⏠| 1,4 Md⏠|
Le tableau rĂ©vĂšle un paradoxe : Danone surperforme sur le rPET, mais Unilever Ă©conomise plus de plastique en volume, consĂ©quence dâune gamme plus Ă©tendue. Le britannique espĂšre franchir un nouveau cap grĂące Ă la poudre dĂ©tergente concentrĂ©e Sunlight, vendue dans des recharges papier.
- â»ïž Danone teste des films PLA sur Activia au Canada.
- đ Unilever finance le recyclage ocĂ©anique aux Philippines pour Lipton.
- đ Les deux groupes investissent dans la start-up Loop pour la consigne inox.
Au-delà des annonces, la question de la collecte reste essentielle. En Europe, 65 % des bouteilles Evian reviennent au centre de tri ; au Kenya, seulement 9 %. Unilever a donc déployé 3 000 kiosques de rachat de plastique, tandis que Danone élargit le projet Recy-Ouest à Abidjan.
ĂquitĂ© sociale et droits humains : du salaire dĂ©cent aux congĂ©s parentalitĂ©
Le dĂ©veloppement durable ne se limite pas au climat. Danone et Unilever rivalisent aussi sur le terrain des droits sociaux. En 2024, Danone couvrait 100 % de ses 96 000 salariĂ©s via le programme DanâCares, garantissant des soins mĂ©dicaux, une couverture maternitĂ©, et un filet hospitalisation dans plus de 50 pays. Unilever, lui, a lancĂ© le plan U-Care dĂšs 2018, avec un congĂ© parental de 20 semaines rĂ©munĂ©rĂ©es universellement, hommes et femmes.
Les ONG Ă©valuent dorĂ©navant lâimpact social « amont » : travail des enfants, conditions de travail dans les plantations. Danone, moins exposĂ© au palmier Ă huile, sâattaque surtout aux laiteries dâAmĂ©rique latine ; Unilever, leader du savon, est fortement scrutĂ© sur lâIndonĂ©sie et le NigĂ©ria. En rĂ©ponse, 82 % des plantations dâhuile de palme dâUnilever sont dĂ©sormais surveillĂ©es par drones pour empĂȘcher la prĂ©sence de mineurs. Le groupe a dâailleurs publiĂ© en 2024 un rapport pilote alignĂ© sur la norme EPRS 14-2024 de lâOIT.
Programmes phares đ„
- đ€ EquitĂ© salariale Danone : audit annuel, Ă©carts <2 % dans toutes les gĂ©ographies.
- đ« Ben & Jerryâs Social Mission : embauche prioritaire dâanciens dĂ©tenus aux Ătats-Unis.
- đĄ She-Trades Lipton : 40 000 femmes productrices de thĂ© formĂ©es au leadership.
- đ©ș BeWell by DanâCares : soutien psychologique post-Covid, lignes dâĂ©coute 24/7.
Ăvaluation tiers-partie 2024
Score EcoVadis | Danone đ§ | Unilever đ |
---|---|---|
Environnement | 88 / 100 đ | 90 / 100 đ |
Social & Droits Humains | 91 / 100 đ | 89 / 100 đ |
Ăthique | 86 / 100 | 88 / 100 |
Achats responsables | 84 / 100 | 85 / 100 |
LâĂ©cart dâun Ă deux points illustre Ă quel point les deux groupes jouent coude Ă coude. Ă noter toutefois : la note Social & Droits Humains de Danone surpasse Unilever, fruit du dialogue social ancrĂ© depuis les annĂ©es 1980.
Innovation produit : quand Activia, Alpro ou Magnum deviennent vecteurs dâimpact
Les consommateurs votent trois fois par jour avec leur fourchette. Câest pourquoi lâĂ©co-conception des recettes est devenue un terrain de compĂ©tition stratĂ©gique. Danone a revu en profondeur Activia : 40 % de sucre en moins depuis 2019, fermiers partenaires rĂ©munĂ©rĂ©s sur la qualitĂ© probiotique du lait, et une gamme vĂ©gĂ©tale Ă lâavoine sans lactose. Chez Unilever, la transformation passe par la rĂ©-formulation des glaces : 85 % des bĂątonnets Magnum sont dĂ©sormais disponibles en version vegan, avec chocolat certifiĂ© Fairtrade.
La tendance plant-based booste dâailleurs Alpro, fleuron dâUnilever, dont le chiffre dâaffaires a doublĂ© entre 2020 et 2024. Danone nâest pas en reste ; son acquisition de WhiteWave a propulsĂ© la marque Silk aux Ătats-Unis. Le lait vĂ©gĂ©tal nâest toutefois pas exempt de dĂ©bats : utilisation dâamandes californiennes trĂšs consommatrices dâeau, ou de coco philippine impliquant de longues distances. Les deux groupes planchent sur des matiĂšres premiĂšres locales : avoine française pour Danone, pois britannique pour Unilever.
Comparatif nutripoints 2025 đ
Marque | Score Nutri-Impact /100 | % Ingrédients locaux |
---|---|---|
Activia | 82 | 71 % |
Alpro | 79 | 68 % |
Magnum Vegan | 70 | 54 % |
Evian+ (eau aromatisée) | 88 | 80 % |
Ben & Jerryâs Light | 75 | 49 % |
Les scores sont calculĂ©s sur un indice composite : sucre, graisses, teneur en fibres, et origine gĂ©ographique. On constate quâEvian+ domine â simple logique, lâeau est naturellement faible en calories â tandis que Magnum Vegan se hisse honorablement au-dessus de la barre des 70 points grĂące au remplacement du beurre de cacao par une prĂ©paration Ă base de tournesol français.
- đ Danone teste un yaourt probiotique enrichi en vitamine D issue du lichen.
- đ§ Unilever expĂ©rimente la glace Lipton Infusion, format sorbet 40 kcal.
- đŻ Les deux groupes Ă©tudient le substitut de sucre Ă base de stĂ©via fermentĂ©e.
Partenariats, lobbying et influence : qui façonne vraiment la réglementation ?
La capacitĂ© dâinfluence rĂ©glementaire conditionne lâavancĂ©e des agendas climatiques. Danone a surpris en 2024 en rejoignant lâAlliance pour la Taxe Carbone FrontiĂšre de lâUE, soutenant un prix Ă©levĂ© du COâ importĂ©. Cette position allait Ă contre-courant de lâAFEP, mais dĂ©montre la volontĂ© stratĂ©gique dâalignement global. Unilever, lui, prĂ©side depuis 2023 le Business Coalition for a Global Plastics Treaty ; il plaide pour des objectifs contraignants mondialement, ce qui ferait converger le standard de recyclabilitĂ©.
Ces prises de position ne relĂšvent pas de la philanthropie. En rendant la rĂ©gulation plus stricte, les pionniers consolident un avantage compĂ©titif bĂąti sur des annĂ©es de R&D. Unilever espĂšre ainsi rendre Ă©conomiquement indispensables ses technologies de biodĂ©gradation plastique, tandis que Danone sĂ©curise ses investissements mĂ©thane. Les ONG restent vigilantes : le rapport InfluenceMap 2025 place nĂ©anmoins les deux firmes en zone « progressive » contrairement Ă certains concurrents, mais pointe des incohĂ©rences dans les filiales (ex. lobbying du syndicat des eaux embouteillĂ©es aux Ătats-Unis contre le bannissement des bouteilles plastique dans les parcs nationaux).
Principaux groupes dâinfluence đ
- đïž Business for Nature : Danone membre fondateur, Unilever signataire.
- âïž International Food & Beverage Alliance : Unilever y dĂ©fend la rĂ©gulation nutritionnelle, Danone est observateur.
- đ Global Methane Hub : Danone pilote le cluster « dairy », Unilever intervient sur les dĂ©chets organiques.
- đ§ Water Resilience Coalition : Evian et Volvic y apportent les cas dâusage montagneux.
Le poids financier des contributions aux instances reste minime (0,02 % du CA combinĂ©), mais lâinfluence soft est rĂ©elle. Les deux groupes sâengagent Ă©galement dans des projets multi-acteurs : Danone, Unilever et NestlĂ© co-financent par exemple le programme Eiffage-Bouygues Ă©nergie renouvelable portant sur 800 MW de solaire agrivoltaĂŻque en Espagne.
Transparence, reporting et gouvernance : décryptage des indicateurs CSRD
LâentrĂ©e en vigueur de la CSRD europĂ©enne oblige Danone et Unilever Ă publier des reportings extra-financiers Ă©toffĂ©s. Les deux groupes adoptent le format EFRAG XBRL 2.1 et sâappuient sur la technologie blockchain pour sceller lâintĂ©gritĂ© des chiffres. Danone publie son « Impact DataBook », 380 pages, tandis quâUnilever diffuse un « Integrated Value Blueprint » de 410 pages.
DiffĂ©rence notable : Unilever autorise un audit raisonnable sur 100 % des indicateurs E1-E5, S1-S4 et G1-G3, lĂ oĂč Danone applique encore un audit limitĂ© pour certaines mĂ©triques biodiversitĂ©. NĂ©anmoins, Danone fait vĂ©rifier tous ses indicateurs nutritionnels par lâANSES. Le choix de la rigueur dĂ©pend donc du risque rĂ©putationnel perçu.
Principales rubriques analysĂ©es đ
- đ Indicateurs carbone (scopes 1, 2, 3).
- đł Pression sur la biodiversitĂ© (mÂČ-annuel dâĂ©cosystĂšme affectĂ©).
- đŠ Empreinte eau bleue et verte.
- đ° CapEx et OpEx alignĂ©s taxonomie europĂ©enne.
- đłïž Gouvernance : composition du CA, part dâadministrateurs indĂ©pendants, compĂ©tence climat.
Comparateur : Danone vs Unilever
Indicateur | Danone | Unilever |
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